Pourquoi ce blog?

Ce nouveau blog et énième d’une longue série sur la toile ayant pour sujet Elisabeth d’Autriche n’a que pour ambition de montrer qui fut cette femme d’après un maximum d’iconographies. Celle-ci, loin d’être mièvre, malgré de nombreux blogs, ou de jugements actifs liés entre autre à nos souvenirs des films Sissi de Ernst Marischka, est un de ces personnages historiques captivant, si seulement on prend la peine de tenter de la comprendre; encore faut il pouvoir le faire encore de nos jours. Car elle fut complexe, à la fois pour les autres, afin de brouiller les pistes pour fuire les critiques et complexe pour elle-même, afin de se fuire personnellement, malgré la rencontre avec son destin, un jour d’automne 1898 en Suisse, pays qu’elle aimait tant.

Aujourd’hui, plus de cent ans après sa mort, comme de son vivant, Elisabeth von Wittelsbach ne laisse pas indifférent: pour les un, elle prête à sourire (ne gardant que ses défauts?), pour les autres, elle est adorée (par ses qualités?). Voilà en résumé la complexité de l’être humain qui est imparfait. Est-elle impératrice et reine qu’elle doit maintenir un rôle et donc faire attention à ce qu’elle dit et fait?  Là aussi, il y a tout le paradoxe de l’être humain: fuyant les futilités de la Cour de Vienne, mais jamais ses devoirs lors de l’adversité, elle avouera à son cousin Louis II de Bavière, autre personnage complexe, incompris et non moins passionnant, cet aveux comme une excuse à ses exantricités : »Heureusement que je suis impératrice car autrement je ne m’en serais jamais sortie… » Aussi, combien est véridique cette phrase qu’elle aurait pu elle-même dire et que prononce Romy Schneider,jouant non plus « Sissi », mais Elisabeth d’Autriche, stupéfiant de réalisme dans le dernier film que  Visconti lui faire dire, Ludwig ou le Crépuscule des Dieux: « Quoique je fasse je suis critiquée, autant faire alors ce qu’il me plait ».

Aujourd’hui toutefois, pour une personne avertie, suite aux centaines de livres écrits à son sujet et plus de vingt films retraçant sa vie, il est difficile de savoir qu’est ce qui est le plus attirant chez elle: sa beauté légendaire et sa culture pour ne définir qu’un aperçu de ses qualités ou bien ses malheurs et la mort toujours présente autours d’elle depuis sa toute jeune adolescence? surement les deux, mais peut être aussi que le premier aspect s’est forgé suite au second?

Quoiqu’il en soit, ce blog tente de façon la plus juste de retracer sa vie par des tableaux, gravures, photographies d’époque ou actuelles, puisqu’elle a toujours refusé d’être filmée pour ne pas attenter à sa beauté fanée mais figée dans l’esprit de ses contemporains (et de nous même). Malgré cette entorse à son personnage, elle fut une femme visionnaire et hypersensible dans une société où les classes sociales étaient cloisonnées… (d’où les études faites par Freud, un de ses compatriote mais trop jeune pour qu’ils ne se rencontrent un jour?).

Avec ses qualités et ses défauts, Elisabeth d’Autriche, connue sous son surnom familial de « Sissi » alors que l’orthographe que j’adopte devrait être « Sisi », était en avance sur son temps. Maurice Barrès a une très belle formule la résumant disant en parlant d’elle « qu’elle s’est trompée de porte, comme on se trompe de siècle ».  Pour ma part, je parlerais de sa vie en disant de celle que les Grecs nommaient affectueusement « la Reine Locomotive » avait beau parcourir toute l’Europe, le chemin de sa vie ne sera emprunté que par « les âmes du futurs » que nous sommes à présent. Je vous invite donc à me suivre sur ce chemin, en combinant la technologie de l’époque, qui fut sa geole et celle d’aujourdhui, qui pourrait être, si elle l’avait souhaité, sa rédomption.

eventail

Lola Montès : caricature

caricature-Montes-et-Louis-IerVoici une caricature d’époque représentant les joyeux ébats du roi avec sa maîtresse, devenue danseuse au théâtre royale de Munich. Lola Montès traina derrière elle une suite de scandale dans toute l’Europe. La Bavière ne fut pas épargnée par ses scandales, d’autant qu’elle se mit à choisir les ministres et les hauts personnages du royaume, comme les professeurs des universités aux idées cléricales. Lorsque des étudiants vinrent chahuter sous ses fenêtres, elle leur versa du champagne et du chocolat chaud en guise de mépris, en utilisant ces deux produits de luxe pour l’époque… Il a fallut l’intervention personnelle du roi pour disperser les manifestants. Sous la menace de la foule, le roi se résolu à signer un décret invitant Lola Montès à quitter Munich et semble t-il se replongea dans la lecture d’Hérodote.
   Si la Révolution de 1848 contraignit Louis Ier à abdiquer et à s’exiler à Rome, où il avait la villa Malta, s’entourant de peintres, d’artistes et de savant, avant de mourrir à Nice en 1868, Lola Montès, égale à elle-même, continua ses scandales: elle sera accusée de bigamie à Londres, parti pour les Etats-Unis et mourru dans la plus grande pauvreté à New-York, en 1861.

Lola Montès

Lola-MontesVoici un très beau portrait de Lola Montès, la maîtresse du roi Louis Ier de Bavière, de son vrai patronime, Marie Dolores Eliza Rosanna Gilbert. Son père était Irlandais et sa mère Créole. Elle passe une partie de son enfance en Inde et en Grande-Bretagne, avant de devenir la maîtresse de Louis Ier de Bavière. Ce tableau fait partie d’une série de portraits peints par Stieler, entre 1827et 1850, à la demande initiale de Louis Ier, réunissant, dans un salon du château royal de Nymphembourg, aux alentours de Munich, salon appellé « Galerie des Beautés », les plus belles bavaroises de l’époque, faisant fit des conditions sociales. En effet, s’y cotoient sans distinction, des princesses avec des filles de marchands et ont comme seul point commun leur beauté. Autant dire que cette galerie provoqua à l’époque de vifs commentaires.